Philosophie: des fenêtres éclairant une même Réalité
- F. Brice Dupuy
- 24 juin 2021
- 3 min de lecture

Il est entendu que la réalité d’une part et la connaissance (par l’humanité) de ce que cette réalité d’autre part sont deux choses différentes, même si nous avons l’impression que 'notre' connaissance scientifique, par exemple, décrit de mieux en mieux les phénomènes du monde qui nous entoure.
C’est la fameuse distinction entre l’ontologie (la nature de la réalité) et l’épistémologie (par quel moyen, allons-nous chercher à la décrire, à la modéliser). L’épistémologie se préoccupe explicitement de la valeur des connaissances élaborées. C’est aussi la frontière floue entre la phénoménologie d’Edmund Husserl et le réalisme. Le phénomène n'est-il qu'une apparence, auquel cas il nous faudrait distinguer la réalité et ses manifestations phénoménales ? Ou bien n'y a-t-il rien de plus dans la réalité que ce qui nous apparaît ? Faut-il voir dans le phénomène la manifestation d'une chose qui existerait en elle-même, indépendamment du sujet qui la pense ? Ou bien est-il au contraire, et dans quelle mesure, constitué par une conscience ? Est-ce, au fond, à un sujet que l'on doit la réalité du monde ?
Tant que nous en serons là, le seul statut que nous pourrons donner à la science est le même que celui que nous avons donné à d’autres descriptions de la réalité, du monde, de l’univers, des plans parfaits de sa Sagesse, de Dieu/Allah/Yahvé : ce sont des récits. Des récits cosmogoniques.
Des fenêtres éclairant une même réalité sous un angle différent.
Et le récit que j’ai retenu jusqu’à présent, à propos de la séparation corps – esprit, à propos de l’immortalité ou non de l’âme, est celui qu’a bien synthétisé Pierre Teilhard de Chardin dans sa formule: « nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine et non des êtres humains vivant une expérience spirituelle. »
J’ai retenu ce récit pour plusieurs raisons :
- c’est le récit le plus compatible avec la plupart des récits - religieux, mythologiques, scientifiques (quantiques), philosophiques comme la phénoménologie ;
- il permet d’expliquer certains phénomènes que l’on désigne encore comme paranormaux ou mystiques ;
- il est vertueux, dans le sens où nous venons vivre une expérience humaine pour faire progresser notre dharma et pour faire ‘une expérience d’extension de l’amour infini dans un monde fini’[1];
- Il flatte ma raison et m’éloigne du matérialisme consumériste nihiliste, ou du transhumanisme.
Mais aussi cohérent et complet soit-il, ça reste un récit, une vision des choses, la petite histoire qui réconforte mon cortex cingulaire, rajouterait Sébastien Bohler. Ça reste un récit, une construction humaine, le fruit de connaissances acquises, cumulées, discutées, et pourtant j’ai besoin de penser que c’est MA Réalité.
Je reprends ici les propres d'un ami B.R., que je fais miens: ce sont mes impressions d’ ‘Avorton’ d’homme universel qui ne désespère pas encore tout à fait d’être un ‘Eveilleur’ (UPAGURU) de la Tradition Védantique. C’est-à-dire un Homme très imparfait mais qui a un pressentiment sur ce qu’est la Véritable Lumière. J’ose aussi affirmer qu’au-delà de l’antagonisme entre les Ténèbres et la Lumière, au-delà de la Trompeuse et Sublime magnificence de ce monde sensible, la Délivrance en question, la Délivrance recherchée correspond au retour à l’être spirituel que nous sommes avant et après l’incarnation, avant et après la descente en fréquences pour vivre cette expérience humaine.
Le récit que j’ai retenu reste une vision des choses, j’ose quand même (m’)affirmer que s’y trouvent enfouis des éléments de vérité: non, mon âme individuée n’est pas mortelle ; à la mort de ce corps, elle partira retrouver l’être supérieur que je suis (que je suis resté).
Suis-je en pleine ambivalence ? Suis-je sur le bon chemin ?
[1] Sylvain Didelot, ‘Transincarnation’ / plusieurs vies en même temps ?’
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