'Le Cauchemar de Descartes' de Stéphane Charpier

Sentiment ambivalent ...

- L'auteur fait un effort gigantesque pour expliquer les expérimentations de Kornhuber, Libet, Soon, ... prenant un point de vue neutre, scientifique, posant les bonnes questions

- Et en même temps, son vocabulaire, son langage trahit un parti pris (langage sévère vis-à-vis des philosophes, association d'un 'nous' à plusieurs endroits, science = neurosciences).

La dernière phrase de la fin est même un peu "fourbe"...

Très surprenante impression. Je vais regarder son style lorsque Stéphane Charpier écrit des articles dans des revues scientifiques, j'imagine qu'il est plus factuel, avec un langage plus classique.

Sur le fond, il y a un point que je n'ai pas compris

- oui, le Bereitschatspotential débute 500 ms à 1s avant, comme pour préparer les neurones de l'AMS à une excitation et donc un ordre aux muscles

- mais pourquoi conclure à 'un déterminisme neuronal de la volonté' ?

- Pourquoi l'auteur s'autorise à introduire un droit de veto (comme Libet), venant de l'on ne sait où mais refuse l'introduction de l'intention finale ou le GO sur le même principe ? Incohérence ...

De toute façon, son exemple de 'lever le doigt pour montrer la lune' est incomplet. Si je décide au dernier moment (moins d'une seconde) de ne plus montrer la lune mais l'étoile du berger, comment l'Aire Motrice Secondaire et son Bereitschatspotential seuls peuvent déterminer le changement de direction à insuffler à mon doigt ? Cela reste flou, partial ou incomplet.

Le problème ontologique 'esprit-matière' est étudié par l'Homme depuis des millénaires. Et ni l'esprit, ni même la matière n'ont obtenu une définition stable. Ce sont deux phénomènes, l'un subjectif, l'autre objectif, dont il est osé de dire que l'un est un épiphénomène de l'autre.

Je reste perplexe: pourquoi une telle assurance? Où est le doute ?

PS: si le titre 'le cauchemar de Descartes' est vendeur, il est irrespectueux.