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Observations intimes / chapitre 1

  • Photo du rédacteur: F. Brice Dupuy
    F. Brice Dupuy
  • 7 févr. 2024
  • 12 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 févr. 2024

Ce que ma conscience me donne à voir

 

Je suis assis devant mon ordinateur, dans la pièce bleue ; vous l’êtes probablement aussi, sur une chaise ou dans un fauteuil, en train de me lire. Mes trois ou quatre doigts tapent vigoureusement sur les touches du clavier, les vôtres probablement tournent les pages ou cliquent sur l’écran de votre tablette. Mes mâchoires se desserrent légèrement, petit-à-petit déchargées du stress lié à l’exercice d’écriture. Je fais une pause et pousse une respiration lente, abdominale… Je sens alors en moi cette respiration régulière, profonde, infaillible, intarissable…

Sentez-vous aussi la vôtre ?

J’entends alors Allan Poe me souffler : « c'est avec une humilité non affectée, c'est même avec un sentiment d'effroi, que j'écris la phrase d'ouverture de cet ouvrage ; car de tous les sujets imaginables, celui que j'offre au lecteur est le plus solennel, le plus vaste, le plus difficile, Le plus auguste… » Moi aussi, cher Allan, c’est avec une humilité non affectée que j’entame ces observations. Où vont-elles me mener ? Vais-je réussir ? Le sujet que je m’offre et que je vous offre par là-même est … moi-même.


En ce jour d’avril 2023, je décide donc de me lancer dans la même entreprise d’introspection qu’ont déjà menée d’illustres penseurs philosophes comme Michel de Montaigne, René Descartes, Henri Bergson, Allan Poe ou plus récemment Daniel Bennett : étudier expérimentalement ce qu’est la conscience, à partir du seul sujet à ma disposition, moi-même ; me livrer à des observations intimes...


Déjà j’observe (au présent de l’indicatif) une perception : je ne réussis pas à taper sur les touches aussi rapidement que je le souhaiterais, mes pensées affluent à une trop grande vitesse. Je ne m’en m’émeus pas ; je l’observe, c’est tout.


Ce faisant, c’est-à-dire remarquant le léger retard entre mes activités cérébrales et digitales, j’observe aussi qu’à cet instant précis, ma conscience ne cherche ni à retenir un événement du passé, ni à anticiper sur ce qui n’est pas encore : elle est focalisée sur le moment présent.

Henri Bergson a écrit dans ‘L’énergie spirituelle’ que « la conscience signifie d’abord mémoire ; conservation et accumulation du passé dans le présent […]. Retenir ce qui n’est déjà plus et anticiper sur ce qui n’est pas encore, voilà la première fonction de la conscience. Il n’y aurait pas pour elle de présent, si le présent se réduisait à l’instant mathématique. »


Certes, “retenir ce qui n’est déjà plus est la première fonction de la conscience” (Bergson) et “mes affections m’emportent [aussi] au-delà de moi” (Montaigne), mais contrairement à ce qu’en disent ces deux philosophes … mon présent conscient semble bien plus épais que ces derniers ne le suggèrent. Plus épais que l’instant t, défini en mathématiques. Oui, je pense que l’instant présent peut prendre une épaisseur. Une épaisseur qui enfle lorsque je suis pleinement présent, et qui désenfle lorsque je suis happé par mon quotidien. N’est-ce pas déjà une énorme découverte personnelle ? Je l’écris dans mon encyclopédie :

 

Encyclopédie : le PRÉSENT

Le présent conscient semble avoir une épaisseur, toute personnelle ou subjective. Une épaisseur qui enfle lorsque l’on est pleinement présent, et qui désenfle lorsque l’on est happé par son quotidien.

 

Puis mon esprit se concentre, précisément dans son épais présent, sur l’ordonnancement des pensées qui continuent de jaillir ; il les couche sur le papier, dans mon carnet, d’abord pour les identifier, peut-être aussi pour en assagir le flux :

"Benjamin, mon fils ainé, vient de m’informer qu’il ferait le voyage cet été pour ses 30 ans ! Je suis si heureux de pouvoir alors lui préparer une petite fête à cette occasion"."Les céphalées de tension réapparaissent depuis quelques jours ; il me faudra veiller à reprendre du CBT". "Le temps de ce week-end permettra peut-être une randonnée avec Claire dans la région"."Claire et moi envisageons à nouveau d’adopter un chien, un chien abandonné ou en errance"…

 

Pendant ce temps, votre esprit était probablement occupé à lire ce qui était écrit, tout en observant, peut-être, les autres perceptions, émotions ou pensées qui toquent à la porte de votre conscience : un chat vient ronronner à vos côtés, réclamant de l’attention ; un enfant joue, assis à vos côtés ; une tasse de thé fume légèrement, embaumant la pièce …

Observer le fil de ses pensées est fascinant, c’est du moins mon constat. Elles courent comme des lapins, elles sautent du coq à l’âne, elles bavardent comme des pies. Parfois je suis l’objet d’une d’entre elles, je pense alors à moi. Ainsi je me rends à nouveau compte que je peux être (ou JE peut être) tour à tour l’objet ou le sujet, l’observé ou l’observateur, le pensé ou le penseur, le contenu ou le contenant.

Dans un tel contexte, qu’est-ce que je peux vraiment nommer ‘je’ et ‘moi’ ?

 

Encyclopédie : OBSERVÉ et OBSERVATEUR

L’observateur est le sujet, celui qui est conscient de quelque chose (ici une information, une pensée). L’observé est l’objet, il est l’information conscientisée.

Que sont ‘je’ et ‘moi’ dans tout ça ?

 

∞∞∞


Mon esprit bifurque, sans s’en rendre compte[1], vers la vision du verre devant lui, c’est-à-dire devant moi. Je fais alors, consciemment ou non, l’expérience de la visualisation : l’image du verre est reconstituée dans mon lobe occipital à partir des informations visuelles reçues par les deux yeux et leurs canaux optiques.

La sensation visuelle de sa diaphanéité, la sensation olfactive du citron qui accompagne le peu de bulles qui éclatent encore sont constitutifs de mon état conscient, de que l’on nomme également une expérience consciente. Il est dit que cet état est doté de qualia[2] : ce sont les qualités spécifiques ressenties lors d’un épisode mental comme celui-ci. Les qualia déterminent l’effet que cela fait pour un être conscient (vous, moi) d’être dans cet état. Et c’est vrai, le phénomène que j’observe en moi est qualitativement différent lorsque je vois du rouge, du bleu ou ici un objet translucide, bien que l’on ne sache toujours pas comment l'expérience des couleurs émerge lors du traitement des ondes lumineuses par mon cerveau… Je vis aussi une expérience phénoménologique différente lorsque je sens du jasmin, du poivre ou ici encore un zeste de citron.

Une image en appelle une autre ! Je me souviens alors des travaux d’un chercheur en psychologie[3] qui, pour décrire le phénomène de qualia, ne prenait pas l’image d’un verre mais le célèbre tableau ‘la trahison des images’ de René Magritte :



Aussi réaliste que soit une image ou ce tableau, je sais, René Magritte me fait savoir que c’est une image, une peinture. Son intention est de montrer que, même peinte de la manière la plus réaliste qui soit, une pipe représentée dans un tableau n’est pas une pipe. Elle ne reste qu’une image de pipe qu'on ne peut ni bourrer, ni fumer, comme on le ferait avec une vraie pipe. C’est une représentation et non l’objet lui-même… 

Cependant ce que notre cerveau nous donne à voir de notre environnement, que ce soit une vraie pipe que je peux bourrer, fumer ou le tableau réaliste de Magritte, est aussi une interprétation de la Réalité et non cette Réalité. Où se situe donc la différence entre la représentation picturale de René Magritte et celle que mon cerveau génèrerait à la vue d’une véritable pipe ?

Peut-être dans les qualia justement. La qualité de perception d’une simple image reflète probablement l’aspect statique et ponctuel de l’objet, alors que la qualité de mes perceptions sensorielles devant le véritable objet dans son environnement est probablement plus dynamique, globale, intégrée et étendue à tout l’espace-temps.

Peut-être…

Dans tous les cas, je constate deux choses :

·        je peux consciemment vivre l’ ‘effet que ça fait pour moi’[4] de visualiser un verre translucide dans lequel de l’eau à bulles inlassablement pétille ; je vis alors l’expérience phénoménale d’« effectivement le visualiser » ;

·        le sujet, l’observateur ou l’être conscient que je suis peut aussi être dans l’état conscient correspondant à la cognition, au savoir, aux pensées (par exemple : la pensée « je suis en train de visualiser un verre »).

Ce sont deux états conscients semble-t-il différents ; entre les deux, certains parlent même de « fossé d’explication[5]. Je n’ai pas encore saisi s’ils étaient exclusifs ou inclusifs. Puis-je être dans un état conscient cognitif et phénoménal[6] ? Je ne sais pas (encore) mais je sais faire l’expérience de leur différence : penser que je suis en train de visualiser un verre et ressentir l’effet waouh lors de la visualisation de sa translucidité sont bien deux vécus différents.

∞∞∞


Plus généralement, quels sont les prérequis de la conscience : faut-il être capable d’avoir conscience de soi-même pour être conscient ? Ai-je conscience uniquement de ce sur quoi je porte mon attention ? Je note vite ces pensées dans le vestibule de mes questions :

 

Vestibule : pensées #1 et #2

« Peut-on être dans un état conscient cognitif et phénoménal ? »

« Ai-je conscience uniquement de ce sur quoi je porte mon attention ? »

 

Comme mon esprit a besoin d’un raccourci pour désigner plus rapidement les états mentaux, je nomme, c’est-à-dire j’active la pensée consciente d’associer un nom, x, à l’état de conscience cognitive et un autre, y, l’état de conscience phénoménale. [7]

Par ailleurs je ressens le besoin de synthétiser le tout sous la forme d’une figure : les objets mentaux que je me représente sont par exemple le verre devant moi, le tableau de Magritte ou moi-même, en tant qu’observé ; les états mentaux sont ceux relatifs aux processus inconscients, à mon expérience cognitive x ou à mon vécu phénoménal et subjectif y.



Quand je suis conscient d’être conscient, la représentation ou l’objet mental dans ce cas est … moi, l’observé, l’objet de complément direct. Quand l’objet mental est autre, je suis le sujet, l’observateur. Je transcris tout ceci, cette fois dans mon encyclopédie :

 

Encyclopédie : OBSERVÉ et OBSERVATEUR

L’observateur est le sujet, celui qui est conscient de quelque chose (ici une information, une pensée). L’observé est l’objet, il est l’information conscientisée.

Que sont ‘JE’ et ‘MOI’ dans tout ça ? ‘JE’ est le sujet-observateur ; ‘MOI’ est l’objet observé.

L’observateur peut être inconscient ou dans deux états conscients différents : celui de la pensée, du raisonnement, de la cognition (état x) et celui de l’expérience phénoménologique (état y).



En écrivant, une autre pensée vient toquer à la porte des candidates pour l’entrée dans l’espace conscient : « est-ce que ces deux types d’état conscient - x et y - ne seraient pas liés aussi à la distinction entre ‘savoir’ et ‘connaissance’ ? » L’observateur ou l’être conscient que je prétends être dépose aussi cette dernière dans le vestibule ou le parloir. La pensée visiteuse mérite peut-être un traitement ultérieur.

Vestibule : pensée #3 « Est-ce que ces deux états conscients différents - x et y - ne seraient pas liés aussi à la distinction entre ‘savoir’ et ‘connaissance’ ? »[8]

∞∞∞

Mon attention revient sur le verre devant moi. Cette fois, je me rends compte que j’aimerais que ce récipient soit davantage rempli. Aurais-je soif ? Mon expérience consciente en est alors à nouveau modifiée : je ne suis plus dans le ressenti pur ou phénoménologique, mais dans la réflexion, le raisonnement intellectuel. Est-ce que la visualisation du verre vide a précédé la sensation de soif ou est-ce que la soif a pris contrôle de l’attention et dirigé le regard vers le récipient vide. Comment le savoir ?

Quoi qu’il en soit, cette observation vient confirmer que ma conscience, mes états conscients sont capables d’osciller entre des expériences phénoménologiques conscientes (ici le phénomène de visualisation du verre translucide) et des expériences de réflexions, de pensées (ici pour savoir si j’ai soif). Tout comme elle confirme que les critères physiologiques ou les raisons psychiques qui conduisent à orienter l’attention vers des états de type x ou y me sont inconnues.

Je me lève, saisis le verre vide, le remplis d’eau puis me désaltère. La sensation du liquide frais qui rafraichit les muqueuses à son passage est une expérience indicible. Je reste quelques secondes dans l’état phénoménologique que j’ai résumé par un y, avant de retrouver ma plume ou le clavier et de reprendre l’état conscient x d’écriture et d’étude. A nouveau mon présent s’épaissit, d'une manière incommensurable.

∞∞∞

Je note qu’à ce stade j’ai déjà pu faire quelques découvertes à propos de ma conscience. Il est temps de les confronter une première fois aux expériences ou réflexions des autres.

J’ai lu quelque part que les deux facettes de la conscience dont j’ai peut-être fait l’expérience avec le verre devant moi auraient pour nom[9] la conscience phénoménale d’une part (l’expérience consciente de visualisation du verre) et la conscience d'accès ou cognitive-fonctionnelle d’autre part (la réflexion, les pensées discursives).

Selon ces chercheurs de la psyché, l’état de conscience selon le premier sens est une expérience : un état intérieur qui se caractérise par un certain « ressenti » subjectif ; un état de conscience selon le second sens est une représentation accessible au sujet.

Ainsi, la conscience d'accès est la conscience qui nous permet d'agir rationnellement ; elle a pour fonction de nous faire accéder aux comportements conscients, aux activités volontaires et intellectuelles en général, à ce qui est « directement disponible pour un contrôle global. »  La valeur fonctionnelle de cette conscience d’accès n’est pas d’être l’état de cognition le plus élevé d’un système intelligent quelconque ; elle tient au fait que sa caractéristique fondamentale – l’intégration des données particulières de la situation dans des structures cognitives - est d’une importance particulière pour un organisme vivant.

L’exemple que Ned Block prend pour décrire cette distinction est le suivant (je fais une recherche sur Internet pour le formuler correctement) : « j'entends une tondeuse à gazon dehors, et sans m'en rendre compte je me mets à parler plus fort. Plus tard, à un moment donné, je m'en rends compte, alors je raisonne et décide d'aller fermer la fenêtre. En un sens (avec la conscience phénoménale), j'étais conscient de la tondeuse à gazon dès le départ, en un autre sens (avec la conscience d’accès), j'en ai pris conscience au moment où j'ai décidé de fermer la fenêtre. La conscience que j'avais au départ est la conscience phénoménale, sans la conscience d'accès. »

S’agit-il de la même distinction que celle observée devant mon verre vide ? Je décide de faire une pause et d’aller faire de l’exercice.

J’enfourche le vélo pour rejoindre une des pistes cyclables de la ville puis le parc aménagé à cette fin. Après de bons coups de pédale et la sensation de liberté retrouvée, la pensée de tout à l’heure revient à moi, alors que je suis bien en selle : sur le trajet, des travaux m’ont dévié de ma route habituelle, sans que j’en prenne véritablement conscience ; c’est au retour que ma conscience d’accès a mis à nouveau cette information sur le devant de mon champ de conscience. Peut-être pour me signifier un danger ou pour que je la mémorise plus explicitement.

Toujours sur mon bicycle, je saisis que j’ai à nouveau vécu deux expériences conscientes effectivement différentes : celle des qualia pendant laquelle je ressentais « l’effet que cela fait sur moi » de faire du vélo, et celle de la pensée raisonnante. Il semble réellement exister deux types d’états conscients : les états caractérisant par exemple la conscience d’accès de Ned Block et les états y liés à l’expérience ou la conscience phénoménale. Et à nouveau j’observe que le passage d’un état conscient à l’autre a peut-être eu lieu sans délibération explicite, consciente et volontaire.

∞∞∞

Une fois rentré, je rejoins mon bureau (la chambre bleue), je saisis le verre pour le remplir, puis j’ingère son contenu. C’est comme une madeleine, pour Marcel Proust ; il s’ensuit une fois de plus cette expérience consciente et probablement indescriptible, déclenchée chaque fois que je bois une eau fraîche qui rafraîchit tout sur son passage.

Puis le phénoménal cède alors la place au cognitif, je m’adonne à mes pensées… 

Puisqu’entre vous et moi, il existe une ressemblance extérieure évidente, je m’autorise à conclure, par analogie, à une similitude interne : chacun d’entre nous vit donc de telles expériences phénoménales, que ce soit devant la beauté d’un arc-en-ciel, en écoutant une œuvre symphonique magistrale, ou en dégustant un authentique chardonnay fruité, aux arômes gourmands. Mais toute description de ces expériences phénoménales est vaine, tant pour vous que pour moi. Comme le serait la tentative d’une chauve-souris[10] de décrire ses expériences conscientes ; ces dernières me seraient inaccessibles parce que mon type d'être, celui de l'espèce humaine, diffère radicalement de celui d'une chauve-souris.

Je peux, nous pouvons plus facilement formuler ce qui se passe lors de nos états conscients permettant la pensée, la réflexion ou le raisonnement (les états x, la conscience cognitive) que ce que cela fait d’être phénoménalement conscient (les états y, la conscience phénoménale). Et il est possible que quelque chose en moi ait le pouvoir de délibérément changer de focus, d’orienter mon attention.

 

Bien que j’en connaisse les risques, je décide de continuer d’associer des noms à tout ça :

1.      si quelque chose en moi a le pouvoir d’orienter délibérément mon attention ou ma conscience vers tel état conscient plutôt que tel autre, cette faculté sera alors dénommée JEFE[11].

2.      Quand je fais une expérience phénoménologique consciente y (je perçois l’effet que cela fait d’être conscient) ou quand j’utilise ma conscience cognitive x (je raisonne), les états conscients associés sont ceux du JE[12].

Comme Confucius disait qu’une image vaut mille mots, j’en fais même une esquisse. Si dans le champ de conscience du JE, se trouvent la conscience qui permet d’accéder à la cognition et au contrôle de mes fonctions physiologiques d’une part (« Ce que je vois est un verre »),

 




et l’expérience phénoménologique d’autre part (l’effet que cela fait pour moi de boire consciemment une eau fraîche)…



JEFE, s’il existe, serait un peu comme le curseur de l’attention : JE vis une expérience phénoménale ou une expérience cognitive.


Encyclopédie : l’INCONSCIENT, JE et JEFE

La majorité des processus mentaux sont INCONSCIENTS.

Quand JE fais une expérience phénoménologique consciente y (je perçois l’effet que cela fait d’être conscient) ou quand J’utilise ma conscience d’accès x (je raisonne), les états conscients associés sont ceux du JE

Si quelque chose en moi a le pouvoir d’orienter délibérément mon attention sur telle image mentale plutôt que telle autre, cette faculté sera dénommée JEFE.



Je me lève pour me rendre dans notre salle de bains. A la vue de mon reflet, je me surprends à ironiser : « miroir, mon gentil miroir, qui est la plus belle conscience de mon royaume intérieur ? La conscience d’accès avec ses pensées, ou la conscience phénoménologique avec ses qualia ?»


Je fais un peu d’esprit, parce que je dois reconnaître que ces premières observations conduisant à identifier deux types d’états dans le JE et un JEFE potentiellement aux commandes m’embrouillent, me perturbent même...


Vis-je vraiment deux types d’expérience consciente ? En essayant de les revivre, finalement je n’en ai plus l’impression. Et ce JEFE, cette faculté d’orienter délibérément l’attention existe-t-elle vraiment ?


[1] Mais sans en rendre compte à qui ?!?

[3] Kevin O’ Regan

[4] ‘Something it is like’ chez nos amis anglophones.

[5] J. Levine, ‘Materialism and qualia : the explanatory gap », 1983.

[6] J’ai ma petite idée là-dessus, mais je la proposerai en temps voulu, pour ne pas alourdir le propos. Contrairement à la thèse défendue par certains, il apparaît que les qualia sont accessibles à une connaissance objective et sont étroitement associés aux composantes cognitives des représentations conscientes.

[7] Ne pas les nommer D et G pour cerveau droit et cerveau gauche ; cette distinction est un mythe.

[8] Kitaro Nishida propose de « ne pas considérer que la connaissance va chercher son objet, mais [de] déposer toute quête d’objet pour ne plus être que dans l’expérience pure, la présence, les choses telles qu’elles apparaissent. »

[9] Thomas Nagel (1974) et Ned Block (1995)

[10] ‘Quel effet cela fait-il d’être une chauve-souris ?’ (‘What is it like to be a bat?’) est un article du philosophe Thomas Nagel écrit en octobre 197.

[11] JEFE signifie ‘Chef’ en espagnol. Et c’est un tétragramme…😊

[12] Et non du MOI qui est l’observé, l’objet.

 
 
 

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