Recherche: "L'idée que tout - des cuillères aux pierres - est conscient gagne en..."

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"The idea that everything from spoons to stones is conscious is gaining academic credibility" by Olivia Goldhill

https://qz.com/1184574/the-idea-that-everything-from-spoons-to-stones-are-conscious-is-gaining-academic-credibility/

La conscience imprègne la réalité. Elle n'est pas seulement une caractéristique unique de l'expérience subjective humaine, mais le fondement de l'univers, présent dans chaque particule et toute la matière physique.

Cela ressemble à des foutaises facilement rejetées, mais comme les tentatives traditionnelles d'explication de la conscience continuent d'échouer, le point de vue "panpsychiste" est de plus en plus pris au sérieux par des philosophes, des neuroscientifiques et des physiciens crédibles, y compris des personnalités telles que le neuroscientifique Christof Koch et le physicien Roger Penrose.

"Pourquoi devrions-nous penser que le bon sens est un bon guide de ce qu'est l'univers", explique Philip Goff, professeur de philosophie à l'Université d'Europe centrale de Budapest, en Hongrie. "Einstein nous dit des choses bizarres sur la nature du temps qui vont à l'encontre du bon sens ; la mécanique quantique va à l'encontre du bon sens. Notre réaction intuitive n'est pas nécessairement un bon guide sur la nature de la réalité".

David Chalmers, professeur de philosophie de l'esprit à l'université de New York, a exposé le "dur problème de la conscience" en 1995, démontrant qu'il n'y avait toujours pas de réponse à la question de savoir ce qui provoque la conscience. Traditionnellement, deux perspectives dominantes, le matérialisme et le dualisme, ont fourni un cadre pour résoudre ce problème. Toutes deux conduisent à des complications apparemment insolubles.

Le point de vue matérialiste affirme que la conscience est entièrement dérivée de la matière physique. Mais on ne sait pas exactement comment cela pourrait fonctionner. "Il est très difficile de faire sortir la conscience de la non-conscience", dit Chalmers. "La physique n'est qu'une structure. Elle peut expliquer la biologie, mais il y a une lacune : La conscience." Le dualisme soutient que la conscience est séparée et distincte de la matière physique - mais cela soulève alors la question de savoir comment la conscience interagit et a un effet sur le monde physique.

Le panpsychisme offre une solution alternative attrayante : La conscience est une caractéristique fondamentale de la matière physique ; chaque particule existante a une forme de conscience "incroyablement simple", selon Goff. Ces particules se rassemblent ensuite pour former des formes de conscience plus complexes, comme les expériences subjectives des humains. Cela ne veut pas dire que les particules ont une vision cohérente du monde ou qu'elles pensent activement, mais simplement qu'il y a une expérience subjective de la conscience inhérente à la plus petite particule.

Le panpsychisme n'implique pas nécessairement que chaque objet inanimé soit conscient. "Les panpsychistes ne prennent généralement pas les tableaux et autres artefacts pour être conscients dans leur ensemble", écrit dans un courriel Hedda Hassel Mørch, chercheuse en philosophie au Center for Mind, Brain, and Consciousness de l'université de New York. "Le tableau pourrait plutôt être compris comme un ensemble de particules qui ont chacune leur propre forme très simple de conscience".

Mais, là encore, le panpsychisme pourrait très bien impliquer l'existence de tableaux conscients : Selon une interprétation de la théorie, "tout système est conscient", dit Chalmers. "Les roches seront conscientes, les cuillères seront conscientes, la Terre sera consciente. Tout type d'agrégation vous donne une conscience".

L'intérêt pour le panpsychisme s'est accru en partie grâce à l'attention accrue portée par les universitaires à la conscience elle-même, suite à l'article de Chalmers sur le "problème difficile". Les philosophes de la NYU, qui abrite l'un des principaux départements de philosophie de l'esprit, ont fait du panpsychisme un sujet d'étude sérieux. Plusieurs ouvrages universitaires crédibles ont été publiés sur le sujet ces dernières années, et des articles populaires ont pris le panpsychisme au sérieux.

L'une des théories neuroscientifiques contemporaines les plus populaires et les plus crédibles sur la conscience, la théorie de l'information intégrée de Giulio Tononi, donne encore plus de crédit au panpsychisme. Tononi soutient que quelque chose aura une forme de "conscience" si les informations contenues dans la structure sont suffisamment "intégrées" ou unifiées, et donc si le tout est plus que la somme de ses parties. Parce qu'elle s'applique à toutes les structures - et pas seulement au cerveau humain - la théorie de l'information intégrée partage l'opinion du panpsychiste selon laquelle la matière physique a une expérience consciente innée.

Goff, qui a écrit un livre académique sur la conscience et travaille sur un autre qui aborde le sujet d'un point de vue plus populaire, note qu'il existe des théories crédibles sur le sujet qui remontent aux années 1920. Des penseurs, dont le philosophe Bertrand Russell et le physicien Arthur Eddington, ont plaidé sérieusement en faveur du panpsychisme, mais le domaine a perdu de son dynamisme après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la philosophie s'est largement concentrée sur les questions analytiques du langage et de la logique. L'intérêt a repris dans les années 2000, grâce à la reconnaissance du "problème difficile" et à l'adoption accrue de l'approche réaliste structurelle en physique, explique Chalmers. Cette approche considère que la physique décrit la structure, et non les éléments non structurels sous-jacents.

"La science physique nous en dit beaucoup moins sur la nature de la matière que ce que nous avons tendance à supposer". Ces particules se rassemblent ensuite pour former des formes de conscience plus complexes, comme les expériences subjectives des humains. Cela ne veut pas dire que les particules ont une vision du monde cohérente ou qu'elles pensent activement, mais simplement qu'il existe une expérience subjective de la conscience inhérente à la plus petite particule.

Le panpsychisme n'implique pas nécessairement que chaque objet inanimé soit conscient. "Les panpsychistes ne prennent généralement pas les tableaux et autres artefacts pour être conscients dans leur ensemble", écrit dans un courriel Hedda Hassel Mørch, chercheuse en philosophie au Center for Mind, Brain, and Consciousness de l'université de New York. "Le tableau pourrait plutôt être compris comme un ensemble de particules qui ont chacune leur propre forme très simple de conscience".

Mais, là encore, le panpsychisme pourrait très bien impliquer l'existence de tableaux conscients : Selon une interprétation de la théorie, "tout système est conscient", dit Chalmers. "Les roches seront conscientes, les cuillères seront conscientes, la Terre sera consciente. Tout type d'agrégation vous donne une conscience".

L'intérêt pour le panpsychisme s'est accru en partie grâce à l'attention accrue portée par les universitaires à la conscience elle-même, suite à l'article de Chalmers sur le "problème difficile". Les philosophes de la NYU, qui abrite l'un des principaux départements de philosophie de l'esprit, ont fait du panpsychisme un sujet d'étude sérieux. Plusieurs ouvrages universitaires crédibles ont été publiés sur le sujet ces dernières années, et des articles populaires ont pris le panpsychisme au sérieux.

L'une des théories neuroscientifiques contemporaines les plus populaires et les plus crédibles sur la conscience, la théorie de l'information intégrée de Giulio Tononi, donne encore plus de crédit au panpsychisme. Tononi soutient que quelque chose aura une forme de "conscience" si les informations contenues dans la structure sont suffisamment "intégrées" ou unifiées, et donc si le tout est plus que la somme de ses parties. Parce qu'elle s'applique à toutes les structures - et pas seulement au cerveau humain - la théorie de l'information intégrée partage l'opinion du panpsychiste selon laquelle la matière physique a une expérience consciente innée.

Goff, qui a écrit un livre académique sur la conscience et travaille sur un autre qui aborde le sujet d'un point de vue plus populaire, note qu'il existe des théories crédibles sur le sujet qui remontent aux années 1920. Des penseurs, dont le philosophe Bertrand Russell et le physicien Arthur Eddington, ont plaidé sérieusement en faveur du panpsychisme, mais le domaine a perdu de son dynamisme après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la philosophie s'est largement concentrée sur les questions analytiques du langage et de la logique. L'intérêt a repris dans les années 2000, grâce à la reconnaissance du "problème difficile" et à l'adoption accrue de l'approche réaliste structurelle en physique, explique Chalmers. Cette approche considère que la physique décrit la structure, et non les éléments non structurels sous-jacents.

"La science physique nous en dit beaucoup moins sur la nature de la matière que ce que nous avons tendance à supposer", explique M. Goff. "Eddington" - le scientifique anglais qui a confirmé expérimentalement la théorie de la relativité générale d'Einstein au début du 20e siècle - "a soutenu qu'il y a une lacune dans notre image de l'univers. Nous savons ce que fait la matière mais pas ce qu'elle est. Nous pouvons mettre la conscience dans cette lacune".

Pour Eddington, Goff écrit dans un e-mail : "Il est "stupide" de supposer que la nature sous-jacente n'a rien à voir avec la conscience et de se demander d'où vient la conscience." Stephen Hawking a déjà posé cette question : "Qu'est-ce qui enflamme les équations et leur fait décrire un univers?" ajoute Goff : "La proposition Russell-Eddington est que c'est la conscience qui insuffle le feu dans les équations."

Le plus grand problème causé par le panpsychisme est connu sous le nom de "problème de combinaison" : Comment précisément de petites particules de conscience peuvent-elles former collectivement une conscience plus complexe ? La conscience peut exister dans toutes les particules, mais cela ne répond pas à la question de savoir comment ces minuscules fragments de conscience physique s'assemblent pour créer l'expérience plus complexe de la conscience humaine.

Toute théorie qui tenterait de répondre à cette question déterminerait effectivement quels systèmes complexes - des objets inanimés aux plantes en passant par les fourmis - comptent comme conscients.

Une autre perspective panpsychiste soutient que, plutôt que des particules individuelles qui retiennent la conscience et se rassemblent, l'univers dans son ensemble est conscient. Selon Goff, cela ne revient pas à croire que l'univers est un être divin unifié, mais plutôt à le considérer comme un "désordre cosmique". Néanmoins, cela reflète une perspective selon laquelle le monde est une création descendante, où chaque chose individuelle est dérivée de l'univers, plutôt qu'une version ascendante où les objets sont construits à partir des plus petites particules. Goff pense que l'intrication quantique - la découverte que certaines particules se comportent comme un système unifié unique même lorsqu'elles sont séparées par des distances si immenses qu'il ne peut y avoir de signal causal entre elles - suggère que l'univers fonctionne comme un ensemble fondamental plutôt que comme une collection de parties discrètes.

De telles théories semblent incroyables, et elles le sont peut-être. Mais il en va de même pour toutes les autres théories possibles qui expliquent la conscience. "Plus je pense à une théorie, moins elle est plausible", explique Chalmers. "On commence comme un matérialiste, puis on devient un dualiste, puis un panpsychiste, puis un idéaliste", ajoute-t-il, faisant écho à son article sur le sujet. L'idéalisme soutient que la matière physique n'existe pas du tout et que l'expérience consciente est la seule chose qui existe. De ce point de vue, le panpsychisme est assez modéré.

Chalmers cite son collègue, le philosophe John Perry, qui dit : "Si vous pensez à la conscience suffisamment longtemps, soit vous devenez panpsychiste, soit vous entrez dans l'administration".